Stops et survie du trader - part 1 Avant toute création de système ou toute action de trading, un des premiers aspects du money-management doit être maîtrisé. La première préoccupation du trader n'est pas de gagner mais de préserver son capital dans les périodes néfastes pour continuer à travailler dans les périodes fastes. Il existe des méthodes diverses, simples ou complexes. Pour plus de clarté, je prendrai en exemple un trader qui veut intervenir sur le FCE (CAC FUTUR) et garderai cet exemple tout au long de cette série. Ma préférence va à une simple évidence : je veux pouvoir continuer à agir sur le marché sans me mettre en danger. Je veux donc pouvoir survivre à une série catastrophe. Qu'est-ce qu'une série catastrophe ? Une série de 20 pertes consécutives par exemple. Cela n'arrive jamais me direz vous. Certes, mais imaginez 8 pertes, 1 gain, 7 pertes, 2 gains, 9 pertes, 1 gain. Possible, non ? C'est l'équivalent d'une série catastrophe de 20 pertes à la suite après 4 gains. Je n'ai jamais trouvé mieux que cette règle simple : UN TRADE NE DOIT JAMAIS RISQUER PLUS DE 1% DU CAPITAL DE TRAVAIL. Ainsi, une série de 20 pertes entamera au maximum votre capital de 20%. Je suppose qu'une série de 20 trades perdants commencera à alerter n'importe qui et à lui faire examiner de près sa méthode de travail. Exemple : Un trader veut agir sur les futures et dispose de 12000 euros. Un point du futures vaut 10 euros par contrat. En aucun cas il ne devra risquer plus de 12 points (120 euros) par trade. Soit 12 points s'il trade 1 contrat, soit 6 points pour 2 contrats. Point final. Injouable pour certains ? Ridicule de rester à 1 contrat alors qu'on peut en miser 3 ? C'est ici l'occasion de comprendre le principe du renforcement de position par l'exemple : J'achète 1 contrat et mon stop est à 10 points. Inférieur à 12, donc dans la limite de mon risque admissible. Ca part bien, le marché monte de 20 points puis retombe de 5. Je suis donc bénéficiaire de 15 points. A ce niveau, j'estime que la montée va continuer et que je peux remonter mon stop à 8 points en dessous du cours. Je dois donc gagner au minimum 7 points sur ce contrat. Si je suis convaincu que le mouvement va continuer, j'achète un 2ème contrat. Le stop étant à 8 points, mon risque est de 8(2ème contrat) moins 7(gain du premier) soit 1 point !!! J'aurais donc même pu acheter encore 2 contrats : Risque = 8+8-7= 9 points ... avec 3 contrats sur le marché. Tout à fait dans les limites de mon money management. Raisonner à l'inverse pour les positions courtes (équivalent de la vente à découvert sur actions). Revenons sur la préservation du capital. Il arrivera que votre stop soit à 10 points et que le marché décide brusquement d'aller contre vous très fort. C'est rare, mais ça arrive. Vous perdrez alors plus de 12 points, peut-être beaucoup plus : 40 par exemple. Ce n'est pas grave ! Parce qu'il vous arrivera aussi de décider de sortir du marché (seulement pour une bonne raison : l'invalidation de vos conditions d'entrée par exemple) . De plus, il faut vous arranger pour que votre stop soit d'une manière générale à une distance inférieure au maximum supportable. Ainsi, ces évènements exceptionnels ne devraient pas vous mettre en danger. Vous avez sûrement déjà entendu dire que la sous capitalisation est un danger. Cet état de fait est une simple conséquence de ce qui précède : Quelle que soit votre technique, il est probable que plus vous serrerez les stops, plus votre pourcentage de trades gagnants va tomber. Dans le cas du trader sur FCE, placer un stop-loss à moins de 6 points du point d'entrée relève de la haute voltige. Etant stoppé trop souvent, un trader ne disposant que de 6000 euros sera fatalement conduit à modifier sa technique et à placer ses stops plus loin ... 8 à 12 points par exemple. Si on ajoute le spread, l'écart possible entre la décision de sortir et la sortie effective, le coût du broker et les impondérables, son risque monte rapidement à 2%, voire 3%. Il lui suffit alors d'une mauvaise série pour perdre 2500 euros : il est OUT !!! Même avec une bonne technique. Seule la chance peut le sauver dans un premier temps, mais plus tard les mauvaises habitudes prises finiront par le ruiner. Donc première règle de trading : ETRE CAPABLE DE SURVIVRE (capitalisation suffisante pour le marché envisagé) ET SAVOIR GERER LE RISQUE ( survivre à une mauvaise passe) Après avoir compris et assimilé le caractère absolu de la première règle, seulement après, on peut commencer à penser à la suite. Bons trades à toutes et tous, Eric LEFORT (alias Anaphraïs) Auteur de "Spéculer sur les indices boursiers et contrats Futures"